L’étalement urbain en question 🗓

Le groupe local EELV Bessin-Côte de Nacre s’alarme du bétonnage accéléré du pourtour de Bayeux (station service, agrandissement des centres commerciaux, médiathèque…).

De graves questions sont en jeu dans l’étalement urbain. Nous rappelons que de multiples expertises pointent les dangers d’une telle artificialisation des terres. Ils sont maintenant bien connus :

* les conséquences de la disparition de terres naturelles ou agricoles : en France, les surfaces artificielles augmentent trois fois plus vite que la population : 25 m² sont bétonnées toutes les secondes ! Les sols artificialisés nuisent à l’infiltration des eaux de pluie et favorisent le ruissellement. Ils accroissent donc les risques d’inondation ainsi que l’impact de phénomènes climatiques comme les îlots de chaleur urbains. L’étalement urbain nuit à la faune et à la flore (exemple : destruction de haies et d’arbres pour l’énorme station service) et empêche l’installation d’agriculteurs de proximité pour des circuits courts.

* la perte de qualité de vie : l’étalement urbain multiplie et étale les pôles d’activité socio-économiques. Il les met en concurrence entre eux et les quartiers centraux pour l’accueil, et même le maintien, des emplois et services. Il menace de dévitalisation les cœurs de quartier et le centre-ville. Il ne permet pas de renforcer la cohérence, le dynamisme et la vitalité de l’entité urbaine auquel il se raccroche. Il est également nécessaire de poser la question de l’esthétique : les quartiers périphériques sont-ils voués à être saccagés et hideux alors qu’ils font partie de la vue sur la cathédrale quand on entre dans Bayeux ?

* l’impact de la pollution générée sur la santé : l’éparpillement des activités augmente à la fois les distances parcourues et le nombre d’automobiles sur les routes, suscitant leur congestion (pour quand la saturation du by-pass ?). Il augmente donc les nuisances induites par l’automobile, parmi lesquelles les émissions de gaz à effet de serre. Le déficit de planification intégrée et l’urbanisation étalée entraînent une utilisation inefficace du territoire, caractérisée par de nombreux espaces vacants ou sous-utilisés (exemples : l’Espace Émeraude ou l’ancien restaurant Les tonneaux), tels les vastes parkings des centres commerciaux.

L’étalement urbain compromet donc la qualité de vie de la population locale. Les conséquences sur la santé publique ne sont en effet plus à démontrer et ne peuvent plus être ignorées par les responsables politiques (études de l’OMS et de l’OCDE à l’appui 💡  ).

 

De même, la COP21 a engagé la France et chacun de ses élus dans une lutte urgente contre le réchauffement climatique. Ce dernier ne se combat que par une vision globale de l’environnement qui intègre celui de la ville. Il serait souhaitable de promouvoir  rapidement les modes de déplacement doux (marche, vélo qui ne sont pas que des moyens pour se balader, mais pour se déplacer au quotidien), et de réfléchir aux alternatives qui permettent d’exploiter ce qui est déjà existant et de construire en pensant au bien-être des générations à venir.

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